La hausse des taux de crédit a entraîné une diminution d’environ 20 % de la capacité d’emprunt des acheteurs immobilier depuis 2021. Dans ce contexte, l’achat d’une « passoire thermique », un bien nécessitant des travaux de rénovation énergétique peut sembler être une décision surprenante, mais un calcul judicieux et une bonne opération ! Tout d’abord pour les personnes soucieuses de leur empreinte écologique et de leur consommation d’énergie, mais aussi pour leur baisse de prix actuellement non-négligeable.
Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?
Savez-vous ce qu’est une passoire thermique, également appelée passoire énergétique ?
C’est un terme utilisé pour désigner les bâtiments qui ont une mauvaise performance énergétique. Ils perdent de la chaleur en hiver et ont du mal à rester frais en été. Ces bâtiments appartiennent aux catégories les plus énergivores, classés F et G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). On caractérise ces bâtiments par une consommation d’énergie élevée et des factures d’énergie coûteuses. Ce sont près de 4,8 millions de logements qui sont concernés en France d’après le ministère de la Transition écologique.
Réduire la facture : les dispositifs intéressants
1/ La résurrection du prêt à taux zéro ( PTZ )
Le prêt à taux zéro dans l’ancien, délaissé ces dernières années alors que les taux de crédit étaient à 1%, pourrait susciter un nouvel intérêt dans le contexte de l’acquisition d’une passoire thermique. Cette revitalisation est attribuable à l’augmentation des taux de crédit, prévue pour dépasser les 4% cet été, et à la nécessité d’entreprendre des travaux de rénovation énergétique dans les biens les moins bien notés. Il permet en effet aux primo-accédants qui achètent dans l’ancien, en zone B2 ou C, de financer jusqu’à 40% du montant de l’opération à 0%.
Cela peut être très utile pour financer les travaux de rénovation énergétique nécessaires afin de remettre à niveau le bien immobilier. De plus, ce prêt présente un différé de remboursement de 5 à 15 ans, ce qui peut permettre de faire baisser le coût du financement et ainsi d’alléger la charge financière pour les propriétaires. En somme, le prêt à taux zéro dans l’ancien peut être une solution intéressante pour les acheteurs qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur nouvelle acquisition, tout en améliorant la performance énergétique de leur logement.
2/ Le dispositif Denormandie
La loi Denormandie, est un dispositif fiscal de 2018 pour stimuler la rénovation des logements anciens dans certaines zones spécifiques. Il a pour objectif de favoriser la revitalisation de ces secteurs. Il offre des avantages intéressants : les investisseurs peuvent bénéficier une réduction d’impôt sur le revenu. Elle est calculée en fonction du montant de la rénovation et de la durée de location.
Cette réduction d’impôt peut atteindre jusqu’à 21% du montant des travaux. Ceux-ci doivent représenter au moins 25% du coût total de l’opération.
Sous réserve de conditions et de critères spécifiques, il est crucial de se documenter en profondeur.
Sollicitez l’expertise d’un professionnel Office Immobilier afin de tirer pleinement parti des avantages fiscaux proposés par ce dispositif.
3/ Le déficit foncier doublé
C’est un disposition fiscale spécifique concernant les investissements immobiliers locatifs en France. La mesure permet de déduire le montant des dépenses de rénovation et restauration (revenus fonciers de l’année en cours). Elle permet ainsi de doubler le montant du déficit ainsi créé. Le surplus de déficit peut être déduit des revenus fonciers futurs et des autres revenus imposables (revenus du travail, les revenus mobiliers…). Mais attention : dans la limite de 10 700 euros par an. L’objectif de cette mesure est d’encourager à rénover des biens immobiliers anciens et à les remettre sur le marché locatif. Elle offre un avantage fiscal attractif : une déduction importante des charges liées à la rénovation, ce qui peut réduire l’impôt sur le revenu global.
4/ MaPrimeRénov’
C’est une aide destinée à encourager les travaux de rénovation. Elle vise à améliorer la performance énergétique des logements tout en contribuant à la transition écologique et à la réduction de la consommation d’énergie.
Elle s’adresse à tous les propriétaires, qu’ils soient occupants ou bailleurs, ainsi qu’aux copropriétés. Le montant de l’aide varie en fonction des revenus du foyer et de la nature des travaux entrepris. Elle peut couvrir jusqu’à 90% du montant des travaux (ménages les plus modestes). Son plafond dépend également de la nature des travaux réalisés.
Les bénéficiaires peuvent recevoir cette aide sous forme :
- De subvention, directement versée après la réalisation des travaux
- D’avantages fiscaux
… Et bonne nouvelle, MaPrimeRénov’ est cumulable avec le prêt à taux zéro !
Vous envisagez d’investir dans une passoire thermique ? Cela peut se révéler être un bon plan, mais vous devez absolument anticiper ce projet. Cela implique l’évaluation des montants des travaux, du dossier de financement, et la détermination de l’éligibilité (ou non) aux différentes aides. À cet égard, les propriétaires peuvent effectuer différentes simulations pour mesurer la faisabilité de leur projet. Il est important de souligner que ces divers mécanismes d’aide exigent un engagement financier sur le long terme. Par conséquent, un projet de ce type ne sera guère intéressant si l’objectif est de revendre rapidement.